vendredi 30 mars 2007

I want to ride my bicycle...

Dans quelques jours, les pistes cyclables à Montréal vont réouvrir...!

L'occasion de faire de belles virées, et des vous en montrer quelques images...

Pour le moment, la bicyclette est toujours suspendue dans le garage... et certains sont déjà en avance sur moi dans leurs préparatifs...


A suivre...!

dimanche 18 mars 2007

Green is beautifull



Saint-Patrick oblige, Montréal voyait la vie en vert, aujourd'hui.

Traditionnellement, un défilé assez hétéroclite dans ses composantes, mais homogène dans la couleur, s'étire dans la rue Sainte-Catherine.

J'y avais assisté en 2004. 3 heures pleines dans le froid, à savourer ce défilé. Beau souvenir, qu'il n'est cependant pas nécessaire de rééditer chaque année.

Une seule photo aujourd'hui, prise sur le vif. Elle résume bien l'ambiance : on va avoir froid, mais on y sera, de la fête !!!!


L'après fête est beaucoup moins reluisant. Comme fête et réchauffement corporel ne peuvent rimer qu'avec bière et alcool, les troupes qui assistent au défilé sont nettement moins fraîches et vaillantes à l'arrivée.

Evidemment, j'aurais pu faire quelques clichés assez facilement de l'après St Patri...hic !!! hips...! mais dans le titre de mon blogue, il y a aussi le mot rêve...

jeudi 8 mars 2007

Alys Robi, la première Star du Québec

Aujourd'hui, je ne vais pas parler d'un lieu de Montréal ou d'un endroit particulier du Québec, mais évoquer un film que j'avais vu juste avant de venir en France cet hiver, et plus particulièrement du personnage central de ce film.

En ce moment triomphe, je crois, sur les écrans de cinéma français, le film "La môme" qui est une évocation de la vie et de la carrière d'Edith Piaf. Impossible de le manquer : au moment de sa sortie, j'étais en France, et je me souviens du matraquage médiatique fait autour de ce film. Je me souviens qu'un professeur de musique nous disait, lorsque j'étais encore gamin, que l'histoire de la chanson française pouvait se passer de Sylvie Vartan ou Michel Sardou, mais certainement pas d'Edith Piaf. Elle avait probablement raison. Au même titre, la chanson québécoise ne peut faire l'impasse sur Alys Robi.
Mais qui est Alys Robi ? Avant de venir ici, je ne le savais pas. Ce nom n'évoquait pour moi qu'une chanson de Diane Dufresne (Alys en cinemascope), dont les paroles ne m'avaient pas particulièrement questionné.

Et puis, il y a quelques mois, dans les nouvelles du journal québecois que je lis sur Internet, on parlait des obsèques d'une personnalité du monde du spectacle (Claude Blanchard). Je lis l'article, et regarde les photos qui l'accompagnent. Sur l'une d'entre elles, on y voit une vieille dame qui se recueille, et la légende dit qu'il s'agit d'Alys Robi. Tiens, c'est elle la première star du Québec dont parle Diane Dufresne dans sa chanson ? Et elle est toujours vivante ?
Curieux de nature, je veux en savoir davantage. Mais qui est donc Alys Robi ???

Internet est un outil merveilleux pour y chercher de l'information. J'en apprends beaucoup sur cette dame, et surtout qu'elle a été un phénomène extraordinaire en son temps. Il y a même un film qui retrace sa vie (Ma vie en cinémascope) que je m'empresserai d'acheter, juste après les quelques CD que j'ai pu me procurer. Je vais essayer de résumer ce film.

Alys Robi est née Alice Robitaille en 1923 à Québec, dans le quartier ouvrier de Saint Sauveur. Son père, qui fait des galas de lutte à travers le Québec, la fait participer à ses spectacles. A l'âge de seulement 4 ans, la petite Alice monte sur les planches et chante, pour la plus grande joie des spectateurs. Elle chantera en plein air sur les plaines d'Abraham.


La petite Alice a la chanson dans le sang. Elle est née pour chanter, et elle orientera sa vie dans ce sens. Elle connait ses premiers succès dans les villages, en chantant en plein air. A sept ans, elle fait son premier gala officiel dans la ville de Québec, au théatre du Capitole. Son père lui prédit même une carrière internationale, et l'épaule dans tous ses spectacles.

Encore adolescente, elle décide cependant de se passer de la tutelle de son père. Elle veut se rendre, seule, à Montréal, pour y réussir. C'est plus ou moins une fuite. Elle s'éloigne de sa famille, et de l'église, dont le discours sur la morale et le péché semble imprimer des pensées assez terrifiantes dans son esprit.


Mais l'éloignement est aussi une grande douleur parce qu'il lui faut laisser derrière elle son frère cadet, de santé très fragile, et à qui elle voue un amour exclusif, presque maternel.


Néanmois, elle rêve de sa carrière plus que tout, et un soir où son père est absent, elle se sauve et prend le train pour Montréal.


Elle y rejoindra une petite troupe dont elle connait un peu les membres. Alice chante bien, très bien, même. Elle ne tardera pas à dominer toute la troupe. La vedette, c'est elle désormais. L'adolescente fait peu à peu place à une jeune femme sûre de son talent. Alice Robitaille est désormais Alys Robi.


Grâce à la troupe, qui fait des tournées à travers le Québec, Alys rencontre son premier grand amour, Olivier Guimond. Lui est déjà un artiste, et fils d'artiste, confirmé. La notoriété d'Alys s'accroit.

Cet amour ne durera pas longtemps. Déjà, il y a le poids du péché sur les épaules d'Alys. En effet, Olivier est un homme marié, et les paroles du curé résonnent encore aux oreilles de la jeune femme. Mais surtout, la seconde guerre mondiale va donner un souffle plus fort à la carrière d'Alys. C'est elle qui se chargera de remonter le moral des soldats mobilisés.


La carrière d'Alys s'envole littéralement. Elle finit par échapper à Olivier, qui la laisse partir avec résignation. Alys se produit dans les plus grands cabarets et finit par être remarquée par un compositeur et chef d'orchestre, Lucio Agostini.


C'est le début d'une grande association. Amoureuse, tout d'abord. Et artistique ensuite. Sous la férule de Lucio, Alys orientera ses chansons avec les rythmes latinos, brésiliens qui la feront comparer immanquablement à Carmen Miranda. Ce sont des airs qui ont fait avec succès le tour du monde : Tico-tico, Besame mucho, Adios muchacho...

Pour un aperçu sonore des standards qu'a interprétés Alys Robi, cliquer sur les extraits musicaux ci-dessous (autres interprètes)


Lucio la fera venir à Toronte, où il possède une radio. Les ondes propulseront dans le Canada anglais, et aux Etats-Unis, la voix et le talent d'Alys. Elle se fera bientôt connaître à New-York, Rio de Janeiro, Paris, Mexico.


C'est la gloire, l'apogée. Hollywood la réclame. Alys devient une vraie star, avec ses caprices et ses exigences. Elle croit pouvoir tout acheter, et même offrir les meilleurs médecins à son jeune frère Gérard, dont la santé décline et qui s'en va inexorablement vers la mort. Les déceptions s'accumulent. Lucio est aussi un homme marié, peu disposé à quitter sa femme pour Alys, qui en souffre terriblement.


Elle sombre peu à peu dans la dépression, mais accepte néanmoins un contrat à Londres, où elle se fera également connaître.


Mais elle continue également à s'étourdir de travail au Québec et aux Etats-Unis. Elle s'y épuise, prend peur de la foule qui l'adule... Les premiers signes importants de la dépression se font sentir : pertes de mémoire sur scène, fuite des lieux publics... Elle sombre de plus en plus. Les nouvelles de son frère sont de plus en plus mauvaises...



Puis c'est la descente aux enfers. Alys décroche, néglige sa carrière. Elle revient au domicile de ses parents. Ce qui est une profonde dépression nerveuse sera interprété comme de la folie. contre son gré, son père la fait interner. C'est un cauchemar. Alys Robi n'est plus qu'une malade ordinaire, qui sera considérée comme folle. Elle subira des traitements inhumains, mais qui étaient monnaie courante dans les années 40. Douches et bains forcés, promiscuité avec de véritables fous, bagarres, electrochocs, camisole de force... elle ne sera autorisée à sortir que pour voir mourir son frère et assister à ses obsèques.


Elle aura beau supplier son père de l'emmener loin de cet enfer, celui-ci restera sourd à ses suppliques. Après cinq ans et quatre mois en institut psychiatrique, il lui faudra subir alors l'extrême : la lobotomie. Entre 1935 et 1955, 100.000 personnes ont subi une lobotomie. Bien peu ont réchappé de cet intervention. Alice Robitaille en fait cependant partie.


Le film se termine sur une note d'espoir. Le père vient cherche la fille pour la sortir définitivement de l'internat. Cette dernière photo m'a fait penser au film "les Temps modernes" où l'on voit s'éloigner les deux silhouettes de Charlie Chaplin et Paulette Goddard. C'est la même image finale dans chacun de ses deux films.


Ce film raconte donc le destin extra-ordinaire d'une femme qui ne l'est pas moins. C'est un très beau film, dont les qualités sont nombreuses. Il est servi par une excellente interprétation, notamment celle de Pascale Bussières dans le rôle d'Alys. La photo est superbe, les costumes, les décors, et la bande son également. Pascale Bussières interprète avec bonheur elle-même les succès d'Alys Robi. Ce film, c'est aussi à la fois "Gilda", "Amadeus" (pour les scènes de folie), les films d'Almodovar...

Il y a des suppléments dans le DVD qu'il ne faut pas manquer. On y voit Alys Robi aujourd'hui, qui rencontre les acteurs de sa propre vie. C'est très émouvant. Alys Robi a découvert le film aux côtés des acteurs. J'imagine l'intense émotion qui devait étreindre tout le monde. La peur de n'être pas dans la vérité vis à vis d'une vieille dame de plus de 80 ans qui devait revivre l'extrême douleur et la grandeur de son incroyable destin.


Alys n'a jamais cessé de chanter. Mais il va sans dire que refaire surface a été plus que difficile après de telles épreuves. Elle a tenté de revenir dans les années 50. Hélas, le public, dont les goûts avaient évolué, et qui n'était plus tout à fait le même non plus, a été bien indifférent à son talent. Il a suffi d'une chanson, écrite par Luc Plamondon et interprétée par Diane Dufresne, pour sortir de l'oubli et honorer cette incontournable dame de la chanson québecoise. Une seconde carrière a alors pu commencer.

Ce film honore cette artiste de son vivant, ce qu'elle a noté avec émotion lors de la projection du film.

Amis québecois qui lisez cet article : si vous n'avez pas vu ce film, c'est impardonnable, dépêchez-vous vite de le faire, car c'est un petit chef-d'oeuvre à ne pas manquer ! Et pour les lecteurs français, je ne le vois hélas pas proposé dans les boutiques françaises et c'est bien dommage...(mais grâce à Internet, on peut le commander sur amazon.ca...!)


mercredi 7 mars 2007

Dessins dans la neige



Le mariage du vent et de la neige, ça donne naissance à de jolis dessins comparables à ceux laissés sur le sable des plages et des dunes...

J'en ai capturé quelques uns :


Promenade par moins 20 degrés.

Aujourd'hui, temps sec, mais froid sur Montréal.


Et quand je dis froid, c'est froid...! Fait frette, quoi... Le thermonètre affichait -20 degrés, sans le facteur vent. Le facteur vent, c'est quand celui-ci s'amuse à souffler, et qu'il ne se contente pas d'être à la même température que l'air ambiant. En général, c'est beaucoup plus froid ! Le facteur vent était aujourd'hui à environ -30 degrés.

J'avais malgré tout décidé de faire une grande promenade à pied. Partir de la maison pour aller jusqu'à la station de métro Berri-Uqam, en passant par le parc Lafontaine, ce qui doit représenter environ 12 kilomètres (peut-être plus).

En été, je fais cela en vélo. Ça va assez vite. Le froid ne m'a pas découragé aujourd'hui. J'ai juste pris la précaution d'enfiler un Tshirt de plus sous mon pull, de saisir mon écharpe et le petit bonnet de marin offert par Audrey et Yves, le frère de Gérald, juste avant de partir. Pour les gants, on verrait une autre fois ! (et puis j'avais de grandes poches pour pouvoir abriter mes mains et mon appareil photos !).


Certes, il faisait froid, mais, paré comme je l'étais, je n'ai pas subi ce froid (sauf un petit peu au mains, au Parc Lafontaine, lorsque je suis resté un peu trop longtemps à activer le déclencheur de mon appareil photos). Pour ceux qui connaissent un peu Montréal, mon parcours a été le suivant : rue Fleury, rue Christophe Colomb, rue Boyer, Parc Lafontaine, rue Saint Denis, Grande Bibliotheque, Berri Uqam, et rue Saint Denis à nouveau jusqu'à la station de métro Mont-Royal. Cela m'a fait marcher pas mal de temps dehors. J'ai entendu plus d'une fois, et je l'entends encore, la question me demandant si le froid ne me gênait pas, ne m'avait pas posé problème dans mon parcours d'émigration. Je me suis même fréquemment vu opposer l'argument : "Moi, je ne pourrais pas faire ce que tu as fait à cause du froid en hiver !".



Pour moi, franchement, le froid n'est pas un problème majeur (on oublie que la chaleur de l'été montréalais est bien plus difficile à combattre, et à supporter !). On peut le contrer efficacement avec les vêtements appropriés. Pas forcément besoin de super gros blouson en duvet de canard. Il faut juste enfiler plusieurs couches de vêtements, pour faire des couches isolantes. Pour le haut, un Damart, un pull et la doudoune. Et ne pas oublier non plus pour le bas un caleçon long ; le blue-jean est bien léger par moins 20 degrés ! Ne pas oublier le bonnet, qui en plus maintenait les écouteurs du lecteur MP3 sur les oreilles. Avec ça, on est paré à braver le froid.


Il faisait un temps magnifique, vraiment. Il y a une lumière extraordinaire au Québec, qui éclaire et met en valeur les arbres, les maisons, les rues. Je ne me lasse pas des escaliers si représentatifs des rues de la ville.

J'ai remarqué plus d'un vélo emprisonné dans la neige.

De toutes façons, les pistes cyclables étaient également ensevelies sous une épaisse couche de neige.

Arrivé au parc Lafontaine, j'ai regardé quelques instants patiner trois personnes (seulement !) sur la grande surface gelée du lac artificiel.






Puis je suis descendu jusqu'à la station de métro Berri-Uqam, pour me diriger ensuite sur le quartier latin, que j'ai encore emprunté durant quelques centaines de mètres. Et enfin, retour à la maison en métro, juste avant que le soleil ne se couche ! J'ai bien dû passer trois heures dehors.